Ce sujet est souvent une pierre d’achoppement dans le parcours des chercheurs de Lumière sincères, tant il est vrai qu’en occident toute notre éducation religieuse et sociétale a été construite sur l’idée « qu’on ne vit qu’une fois »…
Notons d’abord que l’essentiel de la pratique I AM peut s’accommoder de la croyance en une incarnation unique. Chacun est invité à se sentir parfaitement libre et… à respecter bien sûr les opinions différentes de la sienne. Si en pratique, au cours de leur cheminement, certaines croyances deviennent pour d’aucuns quelque peu malaisées, il est alors utile qu’ils écoutent les aspirations de leur Cœur. Voici quelques informations qui pourraient aider ceux qui le souhaitent à rebattre les cartes et à préciser leur opinion.
La majorité des humains sur Terre est en lien de filiation avec une religion convaincue de la réalité de la réincarnation sous diverses formes. Citons ici l’hindouisme et la Baghavad Gita : «L’âme incarnée rejette les vieux corps et en revêt de nouveaux, comme un homme échange un vêtement usé contre un neuf».

Il est bien connu que l’on retrouve cette conviction dans le bouddhisme, mais c’est le cas aussi pour le jaïnisme, le sikhisme, chez les druzes, dans le catharisme, ainsi que dans le judaïsme, dont certaines doctrines accueillent les réincarnations –gilgoulim-, ou encore dans la Kabbale…
Seuls les courants orthodoxes du christianisme et de l’islam font exception dans la liste des grandes voies religieuses du Monde, mais ils ont eux-mêmes évolué avec de nombreux courants qui acceptent en leur sein les préceptes des réincarnations successives.
Et que dit la Bible traditionnelle ?
De nombreux passages bibliques laissent place à la croyance en de multiples vies, même si l’on sait que les Écritures furent revues, et que certains paragraphes allant en ce sens furent supprimés ou modifiés par l’Église (1)…
Dans l’ordre historique, citons l’Ancien Testament : «Avant que je t’eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais ; et avant que tu fusses sorti de son sein, je t’avais consacré, je t’avais établi prophète des nations.» (Jérémie 1,4-6)… Voici un autre exemple, avec ce passage parfaitement clair : «J’étais un enfant d’un heureux naturel, j’avais reçu en partage une âme bonne, ou plutôt, parce que j’étais bon, j’étais venu dans un corps sans souillure.» (Livre de la Sagesse -attribué à Salomon- 8,19-20).
Dans le Nouveau Testament, Jésus s’adresse à ses disciples en ces termes : «Et moi, qui dit-on que je suis ?». Ceux-ci lui répondent que dans le peuple «les uns disent que tu es Jean-Baptiste, les autres Elie ; d’autres encore Jérémie ; ou l’un des Prophètes» (Matthieu 16,14-15).
Si Jean-Baptiste est une proposition assez évidente puisqu’il est alors contemporain du Christ, il n’en est pas de même pour tous les autres…. Ceux-ci en effet vécurent bien longtemps auparavant, ce qui tout naturellement place Jésus comme leur réincarnation… Et ce dernier ne fait aucun commentaire sur cette compréhension des vies multiples, tout simplement parcequ’elle est naturelle pour lui comme pour ses disciples et contemporains.
Durant son ministère, dont nous approfondirons certains aspects fascinants dans notre prochain article, Jésus considérait le cheminement de l’Âme au travers de multiples incarnations comme une évidence.
Rappelons par exemple cette histoire : «Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui demandèrent : Rabbi, qui a pêché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?» (Jean 9,1-2) Si « cet homme » pouvait avoir péché AVANT qu’il ne s’incarne en tant qu’aveugle de naissance, c’est qu’il l’avait fait dans une vie précédente… Et une fois encore, Jésus ne les corrigea nullement sur ce point.
Quelle est la place de la résurrection dans tout cela ?
Eh bien, elle est un symbole d’une force inouïe. Elle représente la magnifique victoire du Maître sur les conditions terrestres et la roue des réincarnations. Selon les termes mêmes de Jésus (2è dispensation), « J’étais venu apporter l’exemple de la vie éternelle en surmontant l’expérience appelée mort (…) Tout cela je le fis, car le monde avait alors, ainsi que maintenant, besoin d’un Fils qui soit parfait, d’un Fils qui puisse accomplir l’objectif et représenter sur Terre un Père Céleste »

Poursuivons notre enquête en suivant la ligne du temps. L’un des plus influents et brillants théologiens du début du christianisme, Origène (115-254 après J.-C.), fut très considéré, lu et suivi jusqu’au 4e siècle. Pour lui, «Chaque âme vient en ce monde, fortifiée par les victoires ou affaiblie par les échecs de ses vies antérieures».
Citons ensuite Grégoire de Nysse (335-395), père de l’Église grecque : « C’est une nécessité naturelle pour l’âme de se purifier à travers de multiples vies« , ou encore un peu plus tard Saint Augustin (354-430) dont les écrits ont profondément influencé la pensée chrétienne, qui explique : « N’ai-je point vécu dans un autre corps avant d’entrer dans le sein de ma mère » ?
Dans la Bible du Nouvel Age, Jésus précise dans ses discours (2è dispensation) que lui aussi vécut de nombreuses vies avant son ministère… qu’il clôtura sur sa merveilleuse victoire sur la condition humaine, suivie de son Ascension publique. Nous préciserons ces aspects passionnants dans notre prochaine lettre.
Note (1) à propos des « ajustements » de l’Église.
C’est vers le milieu du VIè s.que l’empereur Justinien, excédé par certains fauteurs de troubles publics contestant l’enseignement d’Origène, et pour couper court à ces querelles, interdit purement et simplement (!) l’ensemble des écrits de ce dernier. Or, comme nous l’avons vu, ces textes incluaient entre autres la connaissance de la réincarnation. Cette décision fit d’abord l’objet d’un édit de l’empereur, puis fut « politiquement » confirmée par l’Église en 553 lors du 2e concile de Constantinople…
Prochain article à paraître :
Jésus et la Divine Présence I AM « Je Suis »
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Merci de cet article. Lecture qui remet en perspective et donne des repères dans les Écritures.
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C’est la première fois que je m’inscris pour une réponse, car je ne connais aucun d’entre vous sauf Rama. Suivant mes propres expériences dans cette vie, pour moi il y a 2 mondes: celui de la personnalité et celui de l’Individualité. L’individualité est mortelle puisqu’elle est reliée directement à notre corps physique et la personnalité est immortelle car c’est le cumul de plusieurs incarnations ou expériences de vie, et à chaque fois dans un autre corps, même si certaines fois il peut y avoir des ressemblances.
St Thomas d’Aquin en parle sous le filtre de la religion catholique romaine dans son traité sur l’Ame.
En ce qui concerne les conciles, c’était le moyen de l’époque pour enlever toute vérité sur des parties d’écrits sacrés. En effet cela ne remettait pas en cause le moyen d’avoir la main mise sur le peuple.
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